
Devenu roi à l'âge de dix-sept ans, à la mort de son père en octobre 1285, l'importance de Philippe le Bel dans l'histoire de France est reconnue par les historiens.
Sous son règne, le royaume de France atteignit l'apogée de sa puissance médiévale. Avec entre seize et vingt millions d'habitants2, c'était l'État le plus peuplé de la Chrétienté, il connaissait une grande prospérité économique, le pouvoir royal se renforce considérablement, si bien qu'on voit dans Philippe IV, entouré de ses « légistes », le premier souverain « moderne » d'un État puissant et centralisé.
Philippe IV eut des difficultés à reprendre la maîtrise des finances de son royaume et à mettre fin aux mutations monétaires. Pour cela, il a cru bon d'abattre l'ordre du Temple qui était devenu une puissance financière internationale, d'expulser les Juifs, de procéder à une dévaluation en rétablissant une monnaie d'or qui restera ferme pendant plus d'un siècle. À la fin du règne, les foires champenoises sont concurrencées par le commerce maritime direct de l'Europe du Nord avec l'Italie.
Plusieurs affaires marquent le règne de Philippe IV. Le procès de l'évêque de Troyes, Guichard, accusé d'avoir tué la reine par sorcellerie, le procès de l'évêque de Pamiers, Bernard Saisset, qui ne fit qu'aggraver les démêlés du roi avec le Saint-Siège, l'affaire de la tour de Nesle (l'emprisonnement des brus du roi et l'exécution de leurs amants), mais surtout le célèbre procès des Templiers.
Philippe le Bel est appréhendé comme n'étant plus un souverain « classique » du Moyen Âge. Bien qu'il ait été reconnu comme un roi pieux et que son gouvernement ait continué l'évolution vers la centralisation de l'État amorcée un siècle plus tôt, bien qu'il ait eu une révération particulière pour son grand-père Louis IX dont il obtint la canonisation en 1297, Philippe IV apparaît comme un roi symbole d'une rupture avec le passé, particulièrement sur les liens entretenus entre les rois de France et la papauté. Ses contemporains déplorèrent les détériorations survenues depuis « le temps de monseigneur Saint-Louis », considéré comme un âge d'or. On pressentait ainsi un roi d'un nouveau type, annonciateur d'une autre époque.
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